Comme la solitude semble lourde à porter, si lourde qu'il n'y a qu'en compagnie du vivant en danger qu'on trouve un réconfort, être du côté des "perdants annoncés", de ce qui palpite encore et que les chaussures pointues veulent annéantir...
Quand j'ai fini de lire tes mots Sandrine, il y a une chanson de Gaël Faye qui m'est venue, comme un chant de résistance ( paroles de Mme Taubira), des paroles source de force au sein du cirque désespérant du monde, en voici un extrait, comme un sortilège lancé sur les pointes des chaussures vernies et les envoyer au diable"
"..Vous finirez seuls et vaincus, grands éructants rudimentaires
Insouciants face à nos errances sur la rude écale de la terre
Indifférents aux pulsations qui lâchent laisse à l'espérance
Vous finirez seuls et vaincus car longue, longue est la mémoire
Des pieds, des peaux, des au revoirs et de ces temps itinérants
Où devisant et divisant vous créez un monde en noir et blanc
Vous finirez seuls et vaincus, vos cris, vos cors et vos crédos
Αutorité en toc et broc ne sauront vous sauver de rien
L'éclat de nos vies entêtées éblouira vos en-dedans
Et vos enfants joyeux et vifs feront rondes et farandoles
Avec nos enfants et leurs chants et s'aimant sans y prendre garde
Vous puniront en vous offrant des petits-enfants chatoyants
Vous finirez seuls et vaincus, car invincible est notre ardeur
Et si ardent notre présent, incandescent notre avenir
Grâce à la tendresse qui survit à c'passé simple et composé"
Désolée de répondre un peu tard Claudie, j'avais très peu de connexion ces dernières semaines dans le van, mais quel texte magnifique que celui que tu as partagé ici. Merci pour cette chanson, cette poète que je ne connaissais pas! J'adore chaque mot !!! J'ai quitté l'océan puis longé la rivière jusqu'aux montagnes du Vercors. Me voici de retour là-haut, moi qui aime tant l'eau... Mais le Vercors m'a accueillie avec de la brume qui est elle-même eau magique et précieuse. Et tu sais combien j'aime le brouillard aussi... Les hêtres sont verts, tout palpitants de nouvelles feuilles encore duveteuses. La terre est belle et je suis pleine de gratitude. Pour le monde sauvage et la liberté, pour l'océan et pour les rivières de mots, pour la forêt exaltée que je retrouve, pour cet espace ici où tant de belles choses sont partagées. Merci pour ta présence 🙏
Bienvenue dans ton Vercors et sa brume ☺️, d'ailleurs à propos de brume, je me sens être encore dans la grotte avec les vieux, plus vieux que vieux, à distribuer les rêves lumineux et ceux plus sombres aux creux desquels est cachée une pépite, au passage, je cueille quelques herbes sauvages. Ce conte a réellement fait un nid en moi
Je suis tellement heureuse que tu sois désormais toi aussi une porteuse de cette histoire des faiseurs de rêves. Une gardienne. En la laissant habiter en toi tu la maintiens vivante, et je serais intéressée si à l'occasion tu avais envie de partager avec moi/nous ce qu'elle te murmure jour après jour.
L'histoire qui a fait son nid en moi cet hiver, c'est un conte de cygne. Je l'ai gardé au chaud pendant 4 mois et je l'ai raconté à Matt ce dimanche sur les rives de la rivière Allier, juste après avoir vu passé un groupe de cygnes qui glissaient lentement dans le courant. C'était le moment pour que ce conte soit entendu par des oreilles humaines. Cet hiver j'en avais offert des morceaux à l'océan, au cygnes des marais de Charente Maritime, à la forêt d'yeuses, à la dune... Je la partagerai peut-être un de ces jours dans ces Conversations Sauvages...
Les herbes sauvages, oui, quelle joie de les voir à nouveau s'épanouir et offrir leur chanson au monde. Bientôt je vais remonter sur les Hauts-Plateaux cueillir les feuilles joyeuses du fenouil sauvage que j'utilise pour mes tisanes digestives. Sur le Vercors c'est le bon moment pour les soupes aux orties, et les cakes aux épinards sauvages. Infinie gratitude pour tous ces trésors printaniers!!!
Marcher pieds nus aide à mieux ressentir le sauvage, le sensible du monde, tu as raison. Par la feuille fine de la peau on s'imbibe de vie, tout remonte avec puissance aux sens, je l'ai senti à l'eau froide de ma reculée. Ces messieurs aux chaussures vernies s'isolent de nous et ne connaissent rien du monde, ils sont le bitume qui avance sur la terre, nous serons les pousses qui feront craquer le désert aride, tous épris de vie. Ton texte est beau, il respire l'eau salée de l'océan...
Merci Florent pour tes mots inspirés comme toujours! Oui, soyons les pousses qui font craquer les déserts. Soyons ceux qui vont les pieds et le coeur nu par le monde, ceux qui sentent la vie dans chaque parcelle de peau, chaque frémissement d'oreille, chaque vague odorante, chaque caresse de lumière sur l'iris. Ceux qui nagent aux eaux glacées et murmurent aux arbres. Ceux qui se rappellent la vieille et sauvage langue. Comme il est bon d'être de cette tribu-là...
Comme la solitude semble lourde à porter, si lourde qu'il n'y a qu'en compagnie du vivant en danger qu'on trouve un réconfort, être du côté des "perdants annoncés", de ce qui palpite encore et que les chaussures pointues veulent annéantir...
Quand j'ai fini de lire tes mots Sandrine, il y a une chanson de Gaël Faye qui m'est venue, comme un chant de résistance ( paroles de Mme Taubira), des paroles source de force au sein du cirque désespérant du monde, en voici un extrait, comme un sortilège lancé sur les pointes des chaussures vernies et les envoyer au diable"
"..Vous finirez seuls et vaincus, grands éructants rudimentaires
Insouciants face à nos errances sur la rude écale de la terre
Indifférents aux pulsations qui lâchent laisse à l'espérance
Vous finirez seuls et vaincus car longue, longue est la mémoire
Des pieds, des peaux, des au revoirs et de ces temps itinérants
Où devisant et divisant vous créez un monde en noir et blanc
Vous finirez seuls et vaincus, vos cris, vos cors et vos crédos
Αutorité en toc et broc ne sauront vous sauver de rien
L'éclat de nos vies entêtées éblouira vos en-dedans
Et vos enfants joyeux et vifs feront rondes et farandoles
Avec nos enfants et leurs chants et s'aimant sans y prendre garde
Vous puniront en vous offrant des petits-enfants chatoyants
Vous finirez seuls et vaincus, car invincible est notre ardeur
Et si ardent notre présent, incandescent notre avenir
Grâce à la tendresse qui survit à c'passé simple et composé"
Désolée de répondre un peu tard Claudie, j'avais très peu de connexion ces dernières semaines dans le van, mais quel texte magnifique que celui que tu as partagé ici. Merci pour cette chanson, cette poète que je ne connaissais pas! J'adore chaque mot !!! J'ai quitté l'océan puis longé la rivière jusqu'aux montagnes du Vercors. Me voici de retour là-haut, moi qui aime tant l'eau... Mais le Vercors m'a accueillie avec de la brume qui est elle-même eau magique et précieuse. Et tu sais combien j'aime le brouillard aussi... Les hêtres sont verts, tout palpitants de nouvelles feuilles encore duveteuses. La terre est belle et je suis pleine de gratitude. Pour le monde sauvage et la liberté, pour l'océan et pour les rivières de mots, pour la forêt exaltée que je retrouve, pour cet espace ici où tant de belles choses sont partagées. Merci pour ta présence 🙏
Bienvenue dans ton Vercors et sa brume ☺️, d'ailleurs à propos de brume, je me sens être encore dans la grotte avec les vieux, plus vieux que vieux, à distribuer les rêves lumineux et ceux plus sombres aux creux desquels est cachée une pépite, au passage, je cueille quelques herbes sauvages. Ce conte a réellement fait un nid en moi
Merci pour cette transmission.
A bientôt 😘
Je suis tellement heureuse que tu sois désormais toi aussi une porteuse de cette histoire des faiseurs de rêves. Une gardienne. En la laissant habiter en toi tu la maintiens vivante, et je serais intéressée si à l'occasion tu avais envie de partager avec moi/nous ce qu'elle te murmure jour après jour.
L'histoire qui a fait son nid en moi cet hiver, c'est un conte de cygne. Je l'ai gardé au chaud pendant 4 mois et je l'ai raconté à Matt ce dimanche sur les rives de la rivière Allier, juste après avoir vu passé un groupe de cygnes qui glissaient lentement dans le courant. C'était le moment pour que ce conte soit entendu par des oreilles humaines. Cet hiver j'en avais offert des morceaux à l'océan, au cygnes des marais de Charente Maritime, à la forêt d'yeuses, à la dune... Je la partagerai peut-être un de ces jours dans ces Conversations Sauvages...
Les herbes sauvages, oui, quelle joie de les voir à nouveau s'épanouir et offrir leur chanson au monde. Bientôt je vais remonter sur les Hauts-Plateaux cueillir les feuilles joyeuses du fenouil sauvage que j'utilise pour mes tisanes digestives. Sur le Vercors c'est le bon moment pour les soupes aux orties, et les cakes aux épinards sauvages. Infinie gratitude pour tous ces trésors printaniers!!!
Avec grand plaisir de partager avec Matt et toi ce qui se passe, et de quelle façon ce conte me murmure..
Je peux vous faire signe, lorsque je pose mes pieds vers Fondurle, et vous, si vous descendez vers la plaine ☺️
Vivement ton prochain conte, chère conteuse 💞 la bise à vous deux 😘
Marcher pieds nus aide à mieux ressentir le sauvage, le sensible du monde, tu as raison. Par la feuille fine de la peau on s'imbibe de vie, tout remonte avec puissance aux sens, je l'ai senti à l'eau froide de ma reculée. Ces messieurs aux chaussures vernies s'isolent de nous et ne connaissent rien du monde, ils sont le bitume qui avance sur la terre, nous serons les pousses qui feront craquer le désert aride, tous épris de vie. Ton texte est beau, il respire l'eau salée de l'océan...
Merci Florent pour tes mots inspirés comme toujours! Oui, soyons les pousses qui font craquer les déserts. Soyons ceux qui vont les pieds et le coeur nu par le monde, ceux qui sentent la vie dans chaque parcelle de peau, chaque frémissement d'oreille, chaque vague odorante, chaque caresse de lumière sur l'iris. Ceux qui nagent aux eaux glacées et murmurent aux arbres. Ceux qui se rappellent la vieille et sauvage langue. Comme il est bon d'être de cette tribu-là...
Dansons pieds nus !